
EDITO
:
Le
fait partie de ces produits qui, tous, ont façonné
l'économie du XXe siècle, n otre
environnement quotidien et, finalement, une partie de
notre culture.
Mais
le
est d'abord porteur du rêve des émigrants pauvres
embarquant pour l'Amérique de pouvoir manger de la
viande tous les jours. C'est dire que dans le passe
toujours le souffle des grands espaces nord-américains
où s'ébattaient les immenses troupeaux qui permirent à
ce rêve de se réaliser.
D'abord
servi sous forme de simple steack haché cuit, le
"steak façon hambourg" allait accompagner,
avec l'apport, au début des années 1890, des petits
pains, l'essor de la société industrielle en
nourrissant des bataillons d'ouvriers et d'employés.
Le
concept de restauration rapide, ou fast food, est quant
à lui né dans les fifties,
ces années qui furent une décennie de renaissance. Si
l'on ne sait pas ce qu'était l'Amérique des années 50,
il est ainsi impossible de comprendre les Etats-Unis
d'aujourd'hui et, plus généralement, le monde qui nous
entoure - Si ! Si !
Pour
autant, aimer le
n'est pas vouloir la transposition de l'american way of
life. Car le fast food traduit moins l'américanisation
de la société -
a-t-on parlé d'italianisation à la suite de la percée
des pizzerias ? - que le souci compréhensible d'apaiser
sa faim à toute heure et sans contrainte, selon un
concept fondé sur une taylorisation des tâches, des ingrédients de
qualité (la traçabilité !), un choix réduit de mets
et des prix magiques.
Sans
vouloir absolument donner une valeur d'oeuvre d'art à
quelque chose de banal, certains des objets de ma collection pourraient cependant être reliés,
parmi les nombreux courants de création qui ont marqué
cette même période charnière des années 50-60, aux
Nouveaux Réalistes. Les membres de ce groupe
français - Arman, Spoerri ... - qui avaient en commun une volonté de
retour de l'art au réel, ne prélevaient-ils pas
directement dans la vie quotidienne des objets de
consommation courante - tels The Dual de Claes Oldenburg
exposés au Museum of Modern Art de New-York ?
Que
l'historien de l'art qui oserait une telle filiation
veuille bien cependant rattacher cette collection, élément fondateur de ce site, de
préférence à ceux - Martial Raysse ? - qui exprimaient
la civilisation urbaine de façon plutôt positive qu'à
ceux qui la stigmatisaient en empruntant au réel des
objets de rebut !
Et si le a
également accompagné nos propres changements de
comportement, son avancée dans l'Hexagone et le rôle
qu'il peut jouer dans la vie collective ne sont en rien
incompatibles avec l'enracinement au terroir et notre
culture gastronomique. Après tout, comme le disait
Roland Barthes à propos du steack-frites, ce plat
familial bien français, "La frite est patriote
comme le bifteck" (ou le steack haché traçable!).
C'est
aussi pour lutter contre la montée d'un nouvel
intégrisme de terroir, le repli sur soi et les
comportements attentatoires aux libertés que ce site
existe.
Me
contacter : Pierre BERNARD
Il vous est
possible de vous procurer mon livre, "Les Cinglés
du Hamburger", aux éditions Hermé :

Annexe :
Les fanatiques de tout poil
pourraient peut-être méditer ces propos tenus par
Jean-Pierre Coffe au D-G de McDonald's France,
Jean-Pierre Petit, après une halte dans un restaurant de
la chaîne : "Deux choses m'ont troublé : 1) la
mine heureuse, réjouie des enfants... 2) c'est même pas
mauvais, c'est tout à fait bon !" (Canal Jimmy, La
Route, 10/01/01) (voir: extrait)
Annexe bis :
Dans le même
ordre d'idée, c'est-à-dire l'anti Josébovisme
primaire, ne résistons pas à une citation : "Au
Moyen-Age, les gens brûlaient les sorcières,
aujourd'hui, ils brûlent des cultures
transgéniques", rappelle M. Bové père,
biochimiste et ancien directeur de l'INRA Aquitaine, qui
a contribué à identifier la séquence génétique d'une
bactérie essentielle à la lutte contre la maladie des
orangers, culture très importante au Brésil... (Le
Monde du 03/02/01)
  
recommandé par: -Lycos -M6 (iminute + morning
live) -OuiFM -
Merci
à : - Collectool.com - Multicollect.com et aux autres qui nous
référencient.
-site conçu et maintenu par Quentin BERNARD-
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